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Interview de S.N. LEMOING – Auteure et Scénariste

L’article d’aujourd’hui sera un premier interview avec l’auteure/scénariste S.N. Lemoing. En plus d’être une auteure dont j’apprécie les écrits, elle est une personne qui m’a déjà apporté son soutien et dont les conseils m’ont souvent aidé.

Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur son travail en tant qu’auteure indépendante.

Nous avons déjà eu l’opportunité d’échanger à plusieurs reprises et je connais bien ton travail, mais pour ceux qui ne te connaissent pas, pourrais-tu te présenter ?

« J’ai toujours aimé écrire, parler des choses dont on ne parle pas assez ou de ce qui est tabou. »

Bonjour, mon nom de plume est S. N. Lemoing, j’ai 32 ans et je viens de la région parisienne. J’ai toujours aimé écrire, parler des choses dont on ne parle pas assez ou de ce qui est tabou. L’audiovisuel est un milieu qui m’intéresse beaucoup également, j’ai suivi des études littéraires et cinématographiques. Mais comme on vous laisse rarement votre chance, et encore moins quand vous êtes une femme, je me suis tournée vers l’autoédition en 2015 pour pouvoir écrire les histoires que j’avais en tête sans restriction.

Les lecteurs.rices me l’ont bien rendu puisqu’ils ont été de plus en plus nombreux, il y a eu pas mal de chroniques et d’avis sur mes romans. Je crois qu’on peut dire que j’ai la particularité d’écrire dans des genres assez différents. J’ai tendance à faire beaucoup de recherches pour que les choses soient le plus exact possible, parfois, j’expérimente moi-même comme pour les arts martiaux. Ça aide pour certains genres !

Combien de romans/nouvelles as-tu écrits jusqu’à présent (titres/genres) ?

Alors, le tout premier a été « Powerful – Tome 1 : Le royaume d’Harcilor » en juin 2015. C’est de la fantasy médiévale avec de nombreux personnages, de la magie, des enjeux politiques et bien d’autres choses. En 2016, il y a eu « Mes 7 ex : Juliette », de la chick-lit décomplexée. D’ailleurs, ce roman vient tout juste de ressortir chez Litl’Book éditions. La même année, j’ai publié « Shewolf – Tome 1 : L’apprivoisement », de la fantasy urbaine différente de ce qu’on trouve habituellement. L’année suivante, j’ai publié le 1er épisode de « Les Calices du temps », une série très hybride avec du voyage dans le temps, du contemporain et de l’historique. On peut y trouver pas mal de références à la pop culture également. Quelques mois après, j’ai publié l’épisode 2.

Pour un concours sur le thème de la masturbation féminine, j’ai écrit une nouvelle « Celle qui donne du rythme ». Ensuite, pour un concours de fantasy américain, j’ai écrit une nouvelle « The Cloud Fairies » en anglais. Il faut que je la traduise en français. C’est de la fantasy médiévale orientale qui se passe aussi dans le ciel : une princesse part à l’aventure pour demander de l’aide aux fées des nuages. Et dernièrement, avec une autrice, nous avons lancé un recueil de nouvelles sur le thème du harcèlement de rue. J’ai écrit l’une des nouvelles « En colère », dans le genre contemporain, où une jeune femme se fait importuner en se rendant à un entretien d’embauche (entre autres).

J’ai aussi co-écrit une série « Urban Nemesis » il y a plusieurs années, mais dans le cadre d’un nouveau site qui vient de sortir « Pitchséries », je l’ai ressortie des placards. C’est un site qui a pour but de faire découvrir des scénarios pour qu’ils se fassent adapter en films ou séries. Cette histoire parle d’un petit groupe d’amis qui se met aux arts martiaux pour démanteler un gang dans leur cité. Mais même entre eux, il y a des rivalités. On découvre une autre facette des cités, les personnes qui travaillent, étudient, et qui sont aussi impactées par les dealers. Quand mes amis m’ont proposé ce projet, j’ai tout de suite accepté.

Tu es une auteure aux genres multiples. Parmi
tous les genres littéraires que tu exploites : fantasy, fantastique et
contemporain par exemple, lequel reste ton favori, celui avec lequel tu aimes
le plus expérimenter ?

C’est vraiment difficile, si je n’écris que de
la fantasy, il y a un moment où je ressens le besoin d’écrire du contemporain,
et inversement, si je n’écris que du contemporain, des envies de fantastique me
démangent lol. Mais disons que le fantastique aide, car on peut marier les
deux. Rester dans un univers et un ton contemporain, faire vivre des événements
tout à fait normaux aux personnages et aux lecteurs, et en même temps, y
inclure des passages surnaturels qui peuvent apporter des questionnements qui
nous dépassent.

Qu’est-ce qui t’a donné le goût d’écrire ? Tu étais
auparavant assistante de production dans l’audiovisuelle. Le souhait de créer,
de raconter des histoires t’a-t-il toujours habité ?

Dès que j’ai su écrire, je me suis mise à inventer des petites histoires. L’envie de raconter a toujours été là. C’est à l’adolescence que j’ai découvert le cinéma et l’écriture de scénario, j’aimais bien cette idée de faire prendre vie à l’histoire et aux personnages. Et puis, il y a aussi tout le travail des costumes, des décors, la mise en scène. En fait, je pense que ça m’a apporté des choses des deux côtés. De connaître les deux méthodes, de faire sortir les histoires des pages et de les rendre virtuelles. On fait attention à de nouveaux détails. Et revenir à l’écriture pure et dure, ça m’a aussi apporté beaucoup pour des scénarios. On entre encore plus dans les pensées des personnages, par exemple. Il y a des choses qu’on ne peut pas montrer à l’écran à partir d’un livre, il faut l’adapter, le modifier, et vice-versa. Ça devient une gymnastique très utile !

Comme beaucoup d’autres personnes, même si j’aime travailler sur des tournages, il y a un moment où on en a un peu marre d’aider les autres sur leurs projets, surtout quand on voit le manque de professionnalisme qui est assez répandu. Un tournage, c’est très physique, très éprouvant, et souvent, le résultat n’est pas là parce que tout le monde ne se donne pas à fond, alors le film est abandonné, personne ne veut le diffuser, car la qualité visuelle laisse à désirer, etc. Quand je fais quelque chose, j’y vais à 100 %, donc c’est assez frustrant dans un premier temps, et aussi, j’avais l’impression de perdre beaucoup de temps alors que mes projets persos étaient bien définis. Il fallait que je mette l’audiovisuel de côté pour m’adonner davantage à l’écriture.

Un exemple de gâchis : à une période, j’ai bossé dans une boite de prod où le producteur ne produisait que les courts-métrages de ses amis dont les histoires n’étaient pas super intéressantes, et à côté, je lisais les scénars qu’on nous envoyait et faisais des fiches de lecture. Il y en avait des cent fois mieux, le genre de films qui sont nommés aux Oscars, une comédie originale et rythmée, etc. Si j’avais eu le pouvoir de décision, je les aurais sélectionnés direct lol. Bref, cette boite a coulé depuis, c’est bien la preuve que leurs choix n’étaient pas les meilleurs.

Une question que je me pose souvent, car
l’expérience de chacun reste différente : comment s’est passée l’écriture
de ton premier roman (le premier que tu as écrit dans le but d’une publication
future. Je ne parle pas des nombreux brouillons et exercices qui peuvent
précéder) ? Pour ma part, c’est une vraie souffrance ! Et je parle au présent,
parce que j’ai récemment décidé de reprendre mon premier livre pour la dernière
fois. J’ai l’impression qu’il est plus complexe de se détacher de son premier
roman. Qu’en penses-tu ?

Oui, je comprends complètement. Le 1er a été le plus long à écrire pour moi, plusieurs mois, presque un an même ! En fait, ce qui m’a aidé, c’est que j’avais l’histoire en tête depuis presque 10 ans (je l’avais pas mal ressassée lol) et je l’avais écrite sous forme de scénario quand j’étais à la fac. Un scénario, c’est plus court, une centaine de pages en général, donc là aussi, j’étais avantagée parce que j’avais plus l’habitude de conclure des histoires et de les synthétiser. Comme j’ai vu que personne ne mettrait de l’argent dans un tel projet (un long-métrage de fantasy épique qui vaudrait au moins 1 million d’euros à cause des costumes, décors et nombreux personnages, en France, écrit par une étudiante de 22 ans, et j’en passe), je me suis dit qu’au moins, en le transposant en roman, il n’y avait pas toutes ces étapes éliminatoires. Il y aurait juste les mots, l’imagination et les lecteurs.rices. Ce sont eux qui décideraient si l’histoire leur plaît ou non, si elle tient la route ou pas.

D’un côté, j’ai adoré la possibilité de développer l’histoire. Parce que je pouvais me permettre de rajouter des infos sur le monde, la magie, les lois, les croyances, l’histoire d’Harcilor. J’ai pu approfondir tellement de choses pour lesquelles il n’y avait pas la place dans un scénario, ça, c’était la partie super cool ! Et là où je me suis sentie un peu bloquée, c’était à la relecture. Je me disais « Est-ce que c’est mieux comme ci ou comme ça ? Est-ce que j’explique encore plus ? Est-ce que j’aborde ceci ou cela ? ». On pourrait modifier son histoire à l’infini, en fait. Comment être sûre de sa version finale ? Mais il y a un moment où il faut se demander si on a dit tout ce qui était important et si tout est bouclé. Si la réponse est oui, alors il est prêt à être publié ^^.

Après, il y a une autre chose qui peut aider aussi, c’est que j’avais prévu d’écrire d’autres tomes, et pour les quelques questions restées en suspens, je peux les aborder par la suite ou carrément rebondir dessus. Enfin, c’est ce qui est bien avec l’écriture, quelque part, ce n’est pas définitif. Si plusieurs années après, on se rend compte qu’on aurait pu dire tant de choses sur le passé ou le futur d’un personnage, ou un passage particulier, on peut écrire une nouvelle ou un spin-off pour revenir sur ce point précis.

De manière globale, quel est ton processus
d’écriture ? Te bases-tu principalement sur des plans, écris-tu au fil de
l’eau, ou appliques-tu ces deux méthodes en fonction du projet sur lequel tu
travailles ?

Je pense que je fais un peu les deux. Disons que
souvent, j’ai des idées qui me viennent sans trop savoir où va aller l’histoire.
Alors j’essaye d’imaginer d’autres éléments qui s’y rattacheraient. Si je vois
que l’histoire peut tenir la route, alors je prépare un plan. Comme on dit, il
faut connaître le début, le milieu et la fin. Je m’impose des balises dans l’histoire,
et pour certains passages, j’écris plus au fil de l’eau. Je me dis que ça reste
fidèle à la vie, il y a des moments plus contrôlés, et d’autres, plus
improvisés. Et puis les relectures sont là pour peaufiner le tout, voir si on
garde ou pas. Si on modifie ou réécrit carrément autre chose.

Devenir auteure indépendante, oui, mais pourquoi
avoir choisi le chemin de l’auto-édition ? Bien que récemment, ton roman « Mes
7 ex » (roman anciennement autopublié) a été publié chez les éditions
Litl’books (https://www.litl-book.com/).

L’autoédition, c’est à la fois par choix et parce qu’on n’a pas le choix lol. C’est vrai que c’est toujours mieux d’être édité par une maison d’édition, parce que les lecteurs leur font plus confiance (surtout pour le format papier), parce qu’en dehors de l’écriture, il y a beaucoup de travail et de gestion aussi entre la mise en page, la création ou l’achat de couverture (les auteurs.rices qui sont également graphistes ont la chance de pouvoir faire de superbes couvertures sans intervention, mais ce n’est pas le cas de tout le monde), référencer ses livres, mettre à jour quand il y a des problèmes ou des bugs, faire de la promo, les impôts, etc. C’est chronophage. J’arrivais à m’en sortir au début, avec 3 romans, ça passait. Mais après, ça fait beaucoup de choses à gérer, surtout si on a envie d’écrire plein d’autres histoires. Il y a des auteurs qui ne veulent publier qu’un seul livre par exemple, donc pour eux, c’est pratique, ils peuvent mettre plus de temps dans la partie communication et administrative. Et puis, une maison d’édition, c’est une autre ambiance, on s’échange des astuces entre auteurs.rices, on peut faire des salons.

D’un autre coté, ce que j’aime le plus avec l’autoédition, c’est qu’on reste libre de contacter les blogueurs.ses qu’on veut, quand on veut (enfin, après j’ai de la chance, j’ai trouvé une ME très cool), mais il y en a qui ont des exigences très précises, où vous ne pouvez rien faire et qui veulent vous faire modifier tout votre texte quitte à dénaturer le propos de votre roman, et c’est le genre de ME chez lesquelles je n’aurais pas aimé être !

Comme tu as une bonne expérience dans le
domaine, pourrais-tu nous parler des avantages et inconvénients de
l’autoédition (celui ton point de vue) ?

Oui, donc les avantages, c’est qu’on fait ce qu’on veut, on peut publier un livre d’une ligne. Ça me fait penser à un auteur autoédité américain qui a eu l’idée d’écrire un livre qui ne veut rien dire et qui demande à tout le monde de lui mettre les pires avis sur Amazon pour avoir le livre le plus mal noté du monde lol. C’est un concept qui ne plairait pas à une maison d’édition (quoique, maintenant qu’il a lancé le délire, peut-être ?). Les inconvénients, c’est que ça représente BEAUCOUP de travail. Et plus on a de publications, plus il y a de travail. Après, si l’on ne cherche pas à en faire son métier, à en vivre, on peut écrire sans faire de promo par exemple. Pour les personnes qui ont les moyens, il existe des sites qui font le travail pour vous (mais pas sûr que ce soit si bien fait que ça).

Personnellement, ça a toujours été mon rêve de faire de l’écriture mon métier, alors tout est important : écriture, communication, promotion. Et il y un moment où on ne peut pas tout gérer. Dans mon cas, c’était plus comme un tremplin. Je souhaitais montrer de quoi j’étais capable et si ça pouvait plaire. Et c’est bien aussi pour les histoires trop originales qui feraient peur à n’importe quelle maison d’édition (ce qui est normal). J’ai des idées de ce genre, parce que l’écriture, c’est aussi expérimenter. Donc si plus tard j’ai le temps de les écrire, je sais qu’aucune ME n’en voudra et je les publierai en autoédition.

Peux-tu également nous parler de ta première
expérience auprès des éditions Litl’Books ?

Oui, en fait, c’est justement le genre de maison d’édition sur laquelle je rêvais de tomber. Une ME sympa, dynamique, qui reste dans l’air du temps. Parce que bien avant, j’avais été en contact avec d’autres maisons d’édition, mais ce n’était pas du tout la même ambiance. Il y en a eu deux, plutôt moyennes, auxquelles j’avais envoyé « Powerful » et qui m’avaient dit oui, mais en inspectant leurs sites plus en détail, je me suis rendue compte qu’ils n’avaient aucune actualité, et même pas de comptes sur les réseaux sociaux ! Alors, il n’y a pas besoin de tweeter comme des forcenés toutes les 5 secondes, mais un compte pour rester en contact avec les lecteurs.rices, partager des concours, infos, dédicaces, etc. c’est tout de même super important de nos jours. En plus, ils avaient été très désagréables, prenaient tout le monde de haut. Bref, d’un côté, on se demande si on passe à côté d’une occasion ou pas ? Mais j’avais peur de me retrouver coincée avec un contrat dans une ME pas très pro, donc j’ai préféré continuer en auto-édition.

Il y a même une longue période durant laquelle je n’envoyais plus rien aux ME, je me disais que je ne trouverai jamais. Et un jour, j’ai vu l’appel à textes de Litl’Book sur Instagram, je me suis dit que ça avait l’air sympa, j’ai tenté, et j’ai reçu une réponse positive ! Tout s’est très bien passé, mon roman est passé en correction, a été relooké. Et c’est encore récent, j’apprends encore des choses. Je vais tenter mon premier salon prochainement !

J’ai particulièrement aimé le Tome 1 de
Shewolf (et j’attends avec impatience le deuxième !), peux-tu m’en dire plus
sur tes inspirations ?

Merci beaucoup ! Alors je dois être experte en inspirations chelou lol. En fait, je cherche avant tout à mettre en avant des personnages féminins badass parce que les persos masculins, il y en a déjà des milliers (si ce n’est plus). J’étais passée par quelques expériences d’agressions et harcèlement de rue également, et je voulais en parler. Une jeune femme qui vit un terrible moment, mais qui ensuite, se relève et décide de botter le cul à celui qui s’est attaqué à elle. Il va s’ensuivre une chasse à l’homme en quelque sorte. Elle va essayer de le retrouver pour l’empêcher de faire d’autres victimes, mais la police est aussi sur le coup. À cette époque, il y avait aussi, malheureusement, des affaires de joggeuses agressées. Je voulais en quelque sorte leur rendre hommage, en espérant qu’un jour, il y en ait une, et encore mieux, plusieurs, qui réussiraient à défoncer leurs agresseurs.

Après, j’ai essayé d’imaginer la vie et l’entourage de Stéphanie, le personnage principal. Par exemple, Marina, sa meilleure amie, qui elle a toujours été confrontée à la grossophobie. Toutes les deux ont été abîmées par la vie, essayent de remontrer la pente et s’entraident dans cette épreuve. Steve, lui, est inspiré de l’un de mes cousins et d’amis à moi. C’est un peu comme un grand frère, il a l’habitude d’avoir des responsabilités, c’est un justicier dans l’âme, et il se livre peu. Mais justement, dans le tome 2, on va en savoir plus sur lui ! Les loups-garous, c’était pour ajouter du piment et y inclure une réflexion sur la nature et les animaux, et par la même occasion, le regard que portent les humains dessus. Je mixe pas mal de choses, en fait.

À cette époque, il y avait aussi, malheureusement, des affaires de joggeuses agressées. Je voulais en quelque sorte leur rendre hommage, en espérant qu’un jour, il y en ait une, et encore mieux, plusieurs, qui réussiraient à défoncer leurs agresseurs. Après, j’ai essayé d’imaginer la vie et l’entourage de Stéphanie, le personnage principal. Par exemple, Marina, sa meilleure amie, qui elle a toujours été confrontée à la grossophobie. Toutes les deux ont été abîmées par la vie, essayent de remontrer la pente et s’entraident dans cette épreuve. Steve, lui, est inspiré de l’un de mes cousins et d’amis à moi. C’est un peu comme un grand frère, il a l’habitude d’avoir des responsabilités, c’est un justicier dans l’âme, et il se livre peu. Mais justement, dans le tome 2, on va en savoir plus sur lui ! Les loups-garous, c’était pour ajouter du piment et y inclure une réflexion sur la nature et les animaux, et par la même occasion, le regard que portent les humains dessus. Je mixe pas mal de choses, en fait.

Peux-tu nous parler davantage de Powerfull ?
Comment t’y es-tu prise pour créer cet univers de fantasy riche que nous
retrouvons dans ce roman ?

Alors, je dois avouer que de l’avoir ruminé pendant 10 ans, ça aide beaucoup ! Comme j’ai toujours aimé la fantasy et les jeux vidéo, ça m’a été d’une grande aide aussi. Déjà, je voulais un monde différent de notre planète comme si on repartait à zéro. Un peu comme une utopie, un monde sans religion, sans sexisme, sans racisme, sans homophobie, sans exploitation animale. Mais je voulais garder ce côté cruel qu’on trouve traditionnellement dans la fantasy épique. Donc, disons que tous les humains ne se comportent pas respectueusement, malheureusement. Enfin, c’est un énorme travail, parce qu’il y avait les lois, la magie, l’Histoire de ce monde, la géographie, etc. à trouver. J’ai créé beaucoup de fiches lol.

D’un côté, c’est très fun, mais j’avais déjà écrit des choses un peu dans ce genre même si ce n’était pas à une aussi grande échelle. J’ai passé des heures et des heures (un nombre incalculable) à faire des recherches également. Que ce soit sur l’époque médiévale, pour rester dans une certaine réalité historique, sur certains pays, sur l’Histoire de notre monde pour garder une échelle. Des recherches sur la politique aussi : quel régime mettre en place ? Jusqu’aux moindres détails comme le calendrier : lunaire, solaire, autre ? Et j’aime bien mettre en avant les choses peu connues, donc j’ai souvent opté pour ce qui a disparu ou qui est le moins répandu dans notre monde. En tout cas, ce qui est bien après avoir fait tout ça, c’est que je peux écrire de nombreux tomes, des nouvelles, développer des passages de l’histoire dont je parle vaguement ou sous forme de flash-backs. Ça inspire continuellement tout cet univers et ces nombreux personnages ! J’aime aller au bout des choses, un peu trop peut-être lol ?

Peux-tu nous parler de tes futurs projets et ceux en cours ? (À
moins que cela soit classé secret défense ^^)

Pas de problème, je travaille principalement sur des suites et des spin-off pour le moment. D’un côté, ça va, parce que je connais déjà les histoires et les personnages. Là où ça se complique légèrement, c’est qu’il ne faut pas trop s’éloigner de l’idée originale tout en innovant !

Pour « Shewolf », je peux déjà dire que le tome 2 sera plus long que le 1, il y aura beaucoup plus d’infos sur les personnages. C’est vrai que quand j’ai écrit le 1er, je ne savais pas trop si j’allais avoir des lecteurs.rices, j’ai essayé d’écrire de manière efficace sans trop entrer dans les détails. Et quand il est sorti, ça a été la grosse surprise, il s’est retrouvé dans le top 3 d’Amazon, donc voilà, les réserves que j’avais faites, on va dire, je vais les inclure dans le 2 ^^

Pour ma maison d’édition, j’écris une nouvelle en lien avec « Mes 7 ex », un peu comme un bonus qui se trouvera dans un recueil spécial Noël. Ils font ça tous les ans, c’est sympa, je trouve. On découvre un ex qu’elle n’a pas voulu recontacter contrairement aux 7 autres. J’avais commencé un spin-off aussi « Le recueil des ex » du point de vue des ex de Juliette avec plein de nouveautés. Des suites sont aussi prévues, elles seront racontées du point de vue de ses amies, Charlène et Sophie, qui cherchent des types de relations différents.

Et l’épisode 3 de « Les Calices du temps » que j’ai bien entamé en fait, avec la suite des aventures de Maria et son petit frère coincés à l’époque des Tudors, et parallèlement, leurs parents à Los Angeles qui les cherchent.
Après, j’ai plein d’autres idées, mais comme les lecteurs me réclament surtout les suites (ce qui est normal), j’essaye d’avancer dessus. J’ai d’autres idées de chick-lit sur les coulisses de l’audiovisuel (tant qu’à faire haha). Une histoire de science-fiction qu’on appelle « cli-fi » aussi, ça parle du changement climatique, de notre futur incertain (en fait, celle-ci, je la traîne depuis 10 ans aussi). Et même un thriller, ce qui est rare pour moi ! La réécriture d’un conte en mode super badass. Et d’autres encore, mais on va se calmer et finir ce qui est en cours !

Pour cette dernière question, aurais-tu des conseils à donner aux
auteur(e)s qui nous lisent et qui aimeraient comme toi ce lancer en tant
qu’auteur(e)s indépendant(e)s ?

Oui, l’important, c’est avant tout l’écriture. S’il le faut, laissez mûrir vos idées pour être sûr que l’ensemble soit cohérent, pour développer des éléments. Une fois que ça c’est fait, vous pouvez porter votre bébé partout ! Vous pouvez tenter les maisons d’édition, mais ce que j’aurais aimé savoir à mes débuts, c’est qu’en fait, on estime qu’il faut envoyer ses romans à 40-60 maisons d’édition (comme J. K. Rowling). Enfin, vous pouvez être sélectionné dès la première ou la deuxième, mais si vous en êtes à 30 et que vous avez toujours des refus, c’est normal, en fait. Une maison d’édition, c’est comme rencontrer une personne, vous pouvez avoir sensiblement les mêmes idées, mais il y a des petites choses qui vont faire la différence. C’est imprévisible.

Si vous préférez l’autoédition, il faut bien équilibrer son planning entre écriture, communication, rencontres, etc. Au début, ce sera plutôt facile, mais sur la durée, c’est normal de se sentir dépassé.e. De toute manière, le principal, c’est d’écrire des histoires que les gens aiment, et que vous ressentiez les mêmes émotions en écrivant. Elles se transmettront aux lecteurs.rices. Et ensuite, la pub, ça fait aussi partie du jeu si vous voulez que des lecteurs découvrent vos écrits. Ils ne peuvent pas venir à vous s’ils ne savent pas que vos livres existent. Cette partie n’est pas facile, en général, on n’aime pas « se vendre », mais il faut le faire un minimum si vous voulez faire connaître votre talent. Bon courage en tout cas !

Merci à toi d’avoir répondu à toutes ces questions !

De votre côté, si vous souhaitez retrouver le travail de S.N. Lemoing, rendez-vous ici : https://linktr.ee/snlemoing_author

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One thought on “Interview de S.N. LEMOING – Auteure et Scénariste

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